Moustapha Ould Bedreddine, secrétaire général de l’Union des Forces Progressistes (UFP), largue les amarres. Ce militant progressiste, ancien trotskiste, représentait avec Kadiata Malick Diallo, le courant progressiste d’un parti qui a perdu sa flamme révolutionnaire et qui a liquidé sa base électorale à petit feu. Ce départ attendu depuis longtemps sonne la recomposition de la gauche mauritanienne autour de ses fondamentaux. Le champ politique mauritanien s’enrichira bientôt d’une formation politique démocratique dans la constitution de son bureau politique, dans l’élection du président (qui ne doit pas être candidat de facto et président à vie ) et la transparence dans la gestion de la trésorerie du parti. Le nouveau parti, sorti des flancs de l’UFP, reprendra le flambeau de la lutte contre les inégalités et l’esclavage et ne s’interdira pas de pactiser avec toutes les forces de gauche, souffle une source bien informée.
L’Union des forces du progrès a été fondée en 1998 au lendemain de l’interdiction par l’ancien président Maaouiya Ould Taya, de l’Union des forces démocratiques (UFD). Le parti était bien implanté dans le pays jusqu’à sa décision de boycotter les élections générales de 2013. Une décision qui a vu l’UFP perdre ses bastions le long de la vallée, se vider de ses cadres pour, finalement, deux camouflets électoraux sans précédent. D’abord en septembre 2018 quand la formation présidée par Mohamed Maouloud est sorti bredouille des municipales. Aucune commune gagnée. Et, toujours, aucun débat en interne sur les orientations politiques du sommet du parti aux antipodes avec les aspirations de la base. Aux dernières présidentielles de juillet 2019, l’UFP qui a choisi son candidat à la hussarde a obtenu 2,44%. Et toujours pas de débat. Le congrès prévu fin décembre 2019 a été ajourné. Jouant les reports et agitant la sanction, la vieille garde de l’UFP voit ses cercles se rétrécir. Le départ de Bedreddine sonnera-t-il le réveil? Wait and see.